Une nouvelle ère pour le sirop d’érable : L’essor de l’érable à grandes feuilles
Depuis toujours, le sirop d’érable est associé aux vastes érablières du Québec, de l’Ontario et du nord-est des États-Unis, où l’érable à sucre règne en maître. Cependant, une nouvelle tendance émerge sur la côte ouest des États-Unis, plus précisément dans les États de l’Oregon et de Washington : la fabrication de sirop à partir de l’érable à grandes feuilles.
Aussi connu sous le nom d’érable de l’Oregon (Acer macrophyllum), cet arbre feuillu est indigène à la région du nord-ouest du Pacifique et
présente une alternative intéressante à l’érable à sucre, notamment pour les producteurs locaux qui souhaitent se lancer dans l’acériculture. Soutenue par des institutions académiques telles que l’Université de Washington, l’Université d’État de Washington et le Collège
de foresterie de l’Université d’État de l’Oregon, cette initiative bénéficie de financements gouvernementaux pour explorer le potentiel de cette nouvelle industrie. 1
L’un des défis majeurs de l’exploitation de l’érable à grandes feuilles réside dans la faible concentration de sucre de sa sève. En effet, alors que l’érable à sucre contient généralement 2 degrés Brix, la sève de l’érable à grandes feuilles en contient près de la moitié moins. Par conséquent, il faut entre 80 et 90 gallons de sève pour produire un seul gallon de sirop, comparativement à environ 40 gallons pour l’érable à
sucre. 2
Cependant, grâce aux avancées technologiques en acériculture, notamment l’utilisation de l’osmose inversée, cette contrainte est atténuée. L’osmose inversée permet de retirer une grande partie de l’eau de la sève avant l’évaporation, réduisant ainsi le temps et les coûts de production. Ces innovations rendent la production de sirop à partir d’érables à grandes feuilles économiquement viable et attrayante pour les producteurs de la région du nord-ouest du Pacifique.

Érable à grandes feuilles aussi connu sous le nom érable de l’Oregon
Une industrie en pleine exploration
Bien que l’industrie en soit encore à ses débuts, les premiers résultats sont prometteurs. Les chercheurs et acériculteurs impliqués dans le projet sont optimistes quant au développement de cette filière qui pourrait diversifier et étendre la culture du sirop d’érable aux forêts de l’Ouest américain. Cette nouvelle ressource pourrait représenter une opportunité de développement durable pour les régions boisées de l’Oregon et de Washington.
Un avenir prometteur pour l’acériculture de l’Ouest
L’essor du sirop d’érable fait à partir d’érables à grandes feuilles témoigne de l’évolution de l’acériculture et de la capacité des producteurs à
innover face aux défis climatiques et économiques. Avec les bonnes techniques et un soutien continu de la recherche, cette nouvelle tendance pourrait bien s’imposer comme une véritable alternative régionale au sirop fait à partir d’érables à sucre et d’érables rouge.
Pour les passionnés d’acériculture, cette nouvelle perspective est excitante : elle démontre que, peu importe, la région et l’espèce d’érable disponible, il existe toujours une manière d’exploiter cette richesse naturelle et de partager la passion du sirop d’érable avec le monde entier.
Références 1 et 2
West Multnomah. (2022, March 16). Bigleaf maple syruo: A Pacific Northwest delicacy and emerging industry. https:/wmswcd.org/2022/03/bigleaf-maplesyrup-a-pacific-northwest-delicacy-andemerging-industry/