Les meilleures façons d’aménager sa plantation d’érables

Par Anne-Sophie Couture-Goulet, Directrice marketing et communications

Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion d’interviewer Michaël Cliche, ingénieur forestier de formation qui occupe le poste de conseiller acéricole à l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce depuis 2018. Auparavant, il travaillait chez Aménagement forestier coopératif des Appalaches en Estrie; il a notamment participé à la construction d’un centre de bouillage. Ayant grandi dans une famille d’acériculteurs, il parfait ses connaissances en obtenant son diplôme d’études professionnelles (DEP) en production acéricole à Coaticook; puis, quelques années plus tard, il fait le saut en enseignement pour ce même DEP. Il a humblement accepté de nous faire bénéficier de son parcours fort intéressant pour un sujet qui l’est tout autant!

Anne-Sophie Couture-Goulet (ASCG) : Avant même de débuter le travail sur le terrain, quels sont les premiers éléments à avoir en tête?

Michaël Cliche (MC) : En fait, souvent, on associe la plantation d’érables à un champ agricole que l’on va voir en belles rangées droites d’arbres à chaque x pieds. On peut facilement diviser en deux les types de plantation. Il y a des plantations sous couverts, qui sont des plantations en milieu forestier, et il y a des plantations en champ. Évidemment, souvent, les gens qui veulent faire des plantations les font en champ. Avant de commencer sur le terrain, ce qui est important de savoir pour tous producteurs qui souhaitent se lancer dans cette aventure-là, c’est que ça va nécessiter beaucoup de temps et d’argent. C’est difficile et dispendieux à réussir, une plantation, il y a beaucoup d’échecs, et la principale raison des échecs est le manque de suivis en temps et en investissements.

ASCG : Il faut être assidu et déjà savoir dans quel bateau on s’embarque si on se lance. Il faut bien planifier côté temps et argent. Si j’ai bien compris, ce sont les cinq premières années où tout se joue.

MC : Effectivement, tant et aussi longtemps que les arbres n’ont pas encore une grandeur humaine, c’est-à-dire 5 à 6 pieds, ces arbres-là sont vulnérables à un paquet de choses, dont les cervidés – le cerf de Virginie étant le plus tannant. Une fois que les problèmes de broutage sont écartés, c’est beaucoup plus facile.

ASCG : Quelles sont les caractéristiques du site à analyser?

MC : Premièrement, il faut que le climat soit propice à l’établissement de l’espèce que l’on veut planter. Si c’est un érable à sucre, on sait que si l’on va dans le nord du Québec, il ne poussera pas parce que le climat est tout simplement trop froid. Donc, est-ce que l’espèce à planter peut pousser sous nos conditions climatiques?

Deuxièmement, ça prend un sol qui a les caractéristiques nécessaires pour l’établissement de cette espèce-là. On pense au drainage, aux textures – est-ce un sol très sableux ou argileux par exemple. Puis, on pense à la fertilité du sol; c’est quoi le pH, c’est quoi la richesse en éléments minéraux du sol. Parce que l’on sait qu’entre autres, l’érable à sucre est une espèce qui est écologiquement exigeante au niveau nutritif dans le sol, notamment pour le calcium.

ASCG : Expliquez-nous brièvement ce qu’est l’autécologie? En quoi ce concept est-il important pour l’aménagement de son érablière?

MC : En fait, l’autécologie, c’est la science qui étudie les réactions des espèces avec leur environnement, et aussi comment elles se comportent entre elles. Quand on parle de la tolérance à l’ombre dans l’autécologie de l’érable à sucre, on sait qu’il réagit bien à l’ombre, c’est-à-dire qu’il pousse bien à l’ombre ou en sous-ombrage partiel. Par contre, on sait qu’en plein soleil, ce n’est pas une espèce qui a une croissance rapide, il sera donc supplanté par d’autres espèces en condition de pleine lumière. L’autécologie, ça concerne tous les aspects environnementaux qui entourent l’arbre : l’ombre, le sol, le pH, les associations gagnantes ou perdantes avec d’autres espèces, soit la compétition.

Un exemple d’association d’espèce compagne qui n’est pas durable dans une érablière est le hêtre. La stratégie de régénération du hêtre est par drageons, soit des racines qui ressortent de terre et font des plants. En plus, comme les feuilles de hêtre ne se décomposent pas très bien, le couvert de feuilles va empêcher les graines des autres arbres de germer. C’est un exemple parmi d’autres.

ASCG : Le choix de l’espèce d’érable doit donc se faire selon les caractéristiques du site.

MC : Dans une visée de production acéricole, les essences d’érable que l’on retrouve dans la majorité des cas sont les érables à sucre et les érables rouges. Il y a aussi l’érable noir que l’on retrouve plus au sud du Québec, alors que les érables argentés se trouvent plus dans les milieux humides ou sur le bord des rivières parfois.

L’idée ici, c’est vraiment de choisir une espèce qui est la mieux adaptée au site et à son potentiel de croissance, indépendamment de notre volonté, de nos préférences personnelles. Par exemple, en Chaudière-Appalaches, l’érable rouge n’a pas la cote. Elle est moins populaire, car elle produit un peu moins que l’érable à sucre et a une moins bonne longévité. Bref, il a plusieurs caractéristiques de production qui font qu’il est délaissé au profit de l’érable à sucre. Par contre, comme l’érable à sucre tolère très mal l’humidité, alors que l’érable rouge le tolère très bien, ce dernier serait donc un premier choix pour un site humide.

ASCG : Donc, entre choisir l’espèce avec les meilleures caractéristiques de production de sève/sirop, plantée dans des conditions idéales absolues, et choisir un match parfait entre l’espèce, ses caractéristiques et celles de notre site, il est toujours mieux de choisir le match parfait en terme de rendement à long terme, et donc, de rentabilité.

MC :  Exactement! Ce qui est important, c’est vraiment l’adéquation entre l’espèce choisie et le site de notre plantation. Au final, mieux vaut avoir une espèce adaptée au site qu’une espèce qui va vivoter juste parce que c’est l’espèce que l’on voulait mettre là.

ASCG : Si notre érablière est une plantation mixte, le choix des espèces compagnes doit se faire en fonction des caractéristiques du site. Pouvez-vous nous donner des exemples d’agencement qui sont intéressants?

MC : Absolument! On sait que certaines associations sont plus difficiles. Par exemple, en plantation, le jumelage érables/bouleaux jaunes n’est pas souhaitable, parce que le bouleau jaune a tendance à faire des pommiers, donc beaucoup de branches basses, ce qui va nécessiter beaucoup de tailles de formation et d’élagage. Par contre, en milieu naturel, le bouleau jaune et le chêne à gros fruits vont être très intéressants, parce qu’en présence d’ombrage partiel, ils vont chercher à pousser en hauteur et il ne sera pas nécessaire de les élaguer, de les tailler comme ce serait le cas dans un champ agricole. Tout dépend du site. Avec un site très sec, avec beaucoup de lumière, le chêne rouge est tout indiqué. Sur des sols plus humides, on pourrait penser au chêne bicolore comme espèce intéressante.

Sinon, en champ, ce qui pourrait nous aider à éviter l’élagage et le taillage des érables, c’est d’avoir de la compétition naturelle. On pourrait y aller avec des peupliers par exemple, qui poussent très rapidement, ce qui favoriserait la croissance en hauteur, en plus d’avoir du bois ayant de la valeur dès la première éclaircie et de limiter les arbres ayant besoin de taille de formation et d’élagage. Accompagner la plantation d’îlots résineux peut aussi être intéressant au niveau écologique.

C’est d’avoir une idée des moyens et du temps que l’on a à consacrer à sa plantation. Parce que si on plante par exemple 500 érables à l’hectare, ces 500 feuillus-là vont devoir être taillés et élagués. On risque d’avoir énormément de travail. Alors que si on plante 200 érables à l’hectare, et que les 300 autres sont des espèces compagnes demandant peu d’entretien comme des peupliers, des épinettes, ou d’autres feuillus, là, on se retrouve avec une charge de travail beaucoup plus petite. Il y a beaucoup de facteurs qui rentrent en ligne de compte, mais il y a plusieurs associations possibles. Ça dépend toujours du temps et des désirs du producteur.

ASCG : On revient donc à la planification, avant de se lancer, il faut aussi dans un horizon de court et de moyen termes, savoir le temps pouvant être investi à l’entretien de sa plantation. Je pense à des producteurs pour qui l’acériculture n’est pas leur principale occupation par exemple; eux, le temps qu’ils ont, c’est la fin de semaine. Cette combinaison d’essence compagne et d’essence principale d’érable doit donc être bien réfléchie afin d’éviter des problématiques.

MC : Exact! Souvent, les essences compagnes dans une érablière, ça devrait être moins nécessaires de les entretenir. On devrait viser au moins 20% d’essences compagnes dans sa plantation, donc aussi bien choisir des essences qui ont une sylviculture facile. L’idée est d’avoir une érablière diversifiée, un peu à l’image des forêts précoloniales. Évidemment, on ne peut pas viser 30 à 40% d’essences compagnes sans compromettre la viabilité économique de l’érablière.

ASCG : En frais de densité idéale ou de distance entre chaque arbre, il y a les essences que l’on plante qui viennent en ligne de compte. Il faut statuer selon les avantages et inconvénients voulus par le propriétaire, non?

MC : En fait, je dirais que la forte majorité des plantations en Chaudière-Appalaches échouent en raison du manque d’entretien et en raison des faibles investissements en protecteurs ou protection tout court. Ce que je conseille aux gens : dans le doute, mieux vaut planter un peu plus serré. Ça nécessite plus d’effort à la plantation. Par contre, la journée où tu perds des arbres, comme tu en as un peu plus, les pertes sont tolérables à moyen terme. Tu vas avoir plus de latitude au niveau de ton choix d’arbres.

Moins on plante d’arbres à l’hectare, plus les arbres nécessiteront d’entretien individuellement et moins les pertes seront supportables et vice-versa. Commencer par faire un petit secteur permet d’apprivoiser le matériel, qui va être réutilisable, de se faire la main et de comprendre les défis. Souvent, on commence en grand tout de suite, puis on se retrouve avec une charge de travail qui est trop grande par rapport à ce que l’on s’attendait.

Personnellement, je débuterais avec une trentaine d’arbres en rangée, je ferais l’entretien pendant quelques années pour voir comment ça va. Ensuite, si j’aime ça et que ça va bien, j’en planterais plus année après année.

ASCG : Avec la parcelle test, appelons-la comme ça, on se donne un horizon de cinq ans?

MC :  Oui, c’est un départ, puisque les cinq premières années sont cruciales et qu’elles sont celles où il y a le plus d’entretien. Par exemple, mieux vaut tondre entre les arbres d’une plantation en champ pour amoindrir la compétition avec le gazon, qui diminue au fur et à mesure de la croissance des plants, et qui prévient les pertes occasionnées par les rongeurs. Une fois les cinq premières années passées réussie, on peut se permettre de faire un plus gros volume.

ASCG : Une fois le plan de match bien élaboré et la parcelle test réussie, que faut-il faire sur le terrain?

MC : Tout dépend de l’endroit où l’on plante. Si on plante en champ agricole, il faut penser à prévoir les investissements nécessaires à une préparation adéquate du terrain en fonction de l’utilisation passée du site, comme un labourage d’au moins 12 pouces de creux pour permettre au système racinaire de bien s’implanter, ce qui n’est pas évident. Il va y avoir du paillis à acheter, des protecteurs, un paquet de choses à acheter qui ne coûtent pas loin de 5$ par arbre, en plus du coût de l’arbre lui-même. Ce sont donc des investissements colossaux à prévoir. Il faut donc déterminer son budget au préalable.

ASCG : Comment peut-on savoir s’il est préférable de chauler ou d’ajouter un engrais? Quels sont les signes de fertilité à observer sur le terrain?

MC : Quand on parle de chauler, on parle de chaux essentiellement composée de calcium, entre 70% et 95%, et la balance en magnésium, selon le type de chaux. Quand on parle d’engrais en milieu forestier, on parle de phosphore et de potassium en règle générale. Rares sont les sols parfaitement équilibrés.

Avant de faire des analyses de sol, il faut savoir quelle était la vocation antérieure du terrain. Si la plantation se fait en champ agricole, il y a fort à parier que le sol est compacté. S’il y avait une érablière avant, il est fort probable que le sol soit propice à la plantation d’érables. Si c’est en milieu forestier, certaines plantes indicatrices peuvent être utiles pour connaître les nutriments dans le sol. Évidemment, des analyses de sol seront nécessaires pour avoir une meilleure connaissance. Qu’il faille mettre de la chaux ou de l’engrais, il est préférable de le faire un an ou deux avant de planter.

ASCG : Quels sont les principes de base pour bien mettre en terre ses arbres?

MC : La plantation d’arbres, ce n’est pas sorcier! Ce qui est bien important quand on met un arbre en terre, premièrement, c’est que le système racinaire atteigne le sol minéral. On ne peut pas le planter dans de la tourbe et penser que le système racinaire va bien s’implanter. Deuxièmement, il faut planter les arbres jusqu’au collet, la petite bosse à la base du tronc qui est facilement repérable. Cette petite bosse indique la partie du tronc qui supporte l’oxygène et qui est donc faite pour être en contact direct avec l’air du reste du tronc qui ne le supporte pas. Par exemple, si le collet est très haut au-dessus de la terre, la portion entre le collet et la terre risque de mourir. L’inverse est aussi vrai; s’il y a de la terre au-dessus du collet, le bois risque de pourrir.

ASCG : Quels moyens peuvent être utilisés pour protéger les arbres afin de favoriser leur croissance?

MC : Pour protéger les plants, la première étape est de les protéger de la végétation concurrente. Dans un champ par exemple, l’installation d’un paillis est idéale contre le gazon. Par contre, les petits rongeurs sont des ennemis des plants en début de vie, car ils se nourrissent de l’écorce du bas du tronc. Il faut donc installer des protecteurs spiralés tout autour du tronc. En plus, souvent, il faut installer un grillage tout autour de l’arbre pour empêcher les chevreuils de venir manger les feuilles terminales et le plant en entier. À la place d’un grillage, une clôture peut être une alternative intéressante contre les cervidés. Dans un champ, la tonte de gazon va beaucoup diminuer les ravages des petits rongeurs, qui ne pourront plus se cacher de leurs prédateurs naturels.

ASCG : Pour avoir un taux optimal de survie de nos plants et pour bien les protéger, il faut idéalement combiner ces quatre protections : le paillis, la tonte de gazon, le protecteur spiralé et le grillage ou la clôture.

MC : En champ, oui, exactement! Si la plantation se fait carrément en forêt, on oublie le paillis. On dégage un peu le site à planter pour ne pas qu’il y ait d’arbres ou de branches directement au-dessus. On installe quand même les protecteurs et les grillages/clôtures.

ASCG : Quels sont les entretiens nécessaires à faire annuellement?

MC : Faire la tonte de gazon. Il y a la taille de formation, c’est-à-dire tailler les arbres au besoin s’ils font de mauvaises branches ou des mauvaises fourches, qui peuvent entraîner la présence de champignons plus tard. Avec les intempéries, il est possible que les protecteurs tombent; il faut donc parfois les replacer ou les repiquer. S’il y a de la mortalité ou des problèmes particuliers, il faut régulièrement faire une tournée des arbres, au moins 2-3 fois par année.

ASCG : Est-ce que la transplantation d’arbres est une alternative intéressante? Si oui, quels sont les éléments clés pour réussir?

MC : Transplanter des arbres, c’est très intéressant pour la simple raison que l’on saute plusieurs étapes. Si l’on transplante un arbre de 6-7 pieds de haut, cet arbre-là est moins à risque d’être brouté par les cervidés et d’être rongé par les petits rongeurs. Comme l’arbre est plus grand, il est déjà fort contre la compétition naturelle. Par contre, les défis sont plus grands concernant la manutention et les opérations. Ça prend beaucoup plus de temps déplanter un arbre, faire un autre trou et le replanter que de planter un petit semis. On diminue donc le nombre de plants que l’on peut faire par jour; par contre, le succès est meilleur, car le taux de reprise est plus grand qu’avec les semis.

La transplantation doit être rapide et doit se faire tôt au printemps avant que les bourgeons ne commencent à sortir ou tard à l’automne après la chute des feuilles.

ASCG : D’un point de vue économique, ça doit aussi être intéressant?

MC : Oui, mais faut s’attendre à le payer en sueur! Une journée où 25 arbres sont transplantés, c’est une bonne journée, alors qu’un bon planteur peut planter quelques centaines de semis en une journée. On diminue le volume, par contre, le taux de survie est meilleur et on sauve beaucoup d’années de croissance.

ASCG : Je pense à voix haute. Est-ce qu’une solution gagnante pour les acériculteurs serait de marcher leur érablière et de repérer, de marquer, les arbres à transplanter dans un champ ou une autre parcelle dans les années à venir?

MC : Absolument! L’érable à sucre et l’érable rouge ont pour stratégie de reproduction d’établir une grande banque de semis. Par contre, il y en a très peu qui se rendent à maturité. Tant qu’à savoir que la grande majorité des semis va mourir, mieux vaut les déplacer où il y a surabondance vers des endroits où il y a des manques pour la régénération. Idéalement, l’objectif est d’avoir environ 250 entailles à l’hectare.

Marcher son érablière peu importe la saison pour faire de la prospection est toujours gagnant. Si on entre dans les détails, il est préférable de transplanter un arbre d’au moins 6 pieds de haut, droit (exempt de fourches) et qui n’a pas nécessairement beaucoup de branches, mais qui a bien poussé en hauteur. On sait que le plus difficile pour un érable lorsqu’il est transplanté, c’est de refaire son système racinaire par la suite. S’il a plusieurs branches, les racines ne pourront pas bien les nourrir en nutriments et en eau. S’il a plusieurs branches, il est préférable de tailler le premier 20-25% de sa cime pour rééquilibrer ses feuilles par rapport à ses racines. Il faut prélever des mottes de terre suffisamment grosses en fonction du diamètre des arbres à transplanter.

ASCG : Avez-vous d’autres conseils à donner à des acériculteurs qui voudraient aller plus loin? Quelles références, conférences ou formations peuvent être consultées?

MC : Lisez, lisez beaucoup et faites des tests à petite échelle. Nos connaissances de la forêt sont en constante évolution et le climat changeant nous force continuellement à revoir et à adapter nos méthodes. Pour les intéressés, nous avons produit un guide pour les producteurs qui synthétise et vulgarise bien la littérature déjà existante sur le sujet. Ce peut être un excellent point de départ!

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